L'ADRET ET L'UBAC
Exposition d’œuvres d’ancien·ne·s étudiant·e·s diplômé·e·s en 2019 et 2020.
Œuvres remarquées et sélectionnées par un jury indépendant animé par l’asbl Les Amis de La Cambre
Commissariat: Lola Meotti
Construire, déconstruire, arpenter, gravir ou dévaler, passer de l’ombre à la lumière, ou de la lumière à l’ombre.
L’exposition L’adret et l’ubac se love au creux du parc de l’abbaye de La Cambre, dans l’ancienne imprimerie de l’Institut géographique national, à la lisière des nouveaux espaces de l’école et d’un coteau discret, presque sauvage. 22 ancien.ne.s étudiant.e.s de La Cambre exposent leur travail. Tous d’horizons différents, issus d’ateliers divers. L’exposition divisée en deux grands espaces prend le parti pris scénographique du contraste. D’un côté l’ombre avec des vidéos—projections comme de grandes portes à franchir, et de l’autre la lumière avec un espace plus proche de la white box conventionnelle. Les artistes n’ont en commun que d’être sortis de la même école néanmoins ils représentent une scène, un regard critique sur le monde. La mixité des pratiques nous fait traverser des territoires multiples et insolites. Ils sont tantôt abruptes et tranchants, tantôt chaleureux ou poétiques, mais toujours doubles.
Réservation de votre visite obligatoire : Réserver ici
Lieu :
La Cambre — Ancienne imprimerie
Abbaye de La Cambre
1000 Bruxelles
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LA PAGE MANQUANTE - Renaud Auguste-Dormeuil
Exposition Collective – Scène Contemporaine Belgo-Française
A la faveur de sa Saison Fractale_Visions Parallaxes – paramétrée par la valeur heuristique du désordre et de la dynamique de la théorie du chaos, le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris vous convie à une itération – en mode belgo-français – du projet La Page Manquante, implémenté par Renaud Auguste-Dormeuil en 2019 au Musée des Moulages de l’hôpital Saint-Louis à Paris en collaboration avec Marc-Olivier Wahler. Pour ce second opus, des plasticien.ne.s basé.e.s en Wallonie, à Bruxelles et en France y sont convié.e.s.
Lieu :
Galerie du centre Wallonie-Bruxelles / Paris (Paris – France)
Salle d’exposition
127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris
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STRATES - WINDOWMUSEUM - IKOB
Dans le cadre de la collaboration avec l’IKOB, #windowmuseum expose les oeuvres de Benoît Jacquemin.
Ce choix n’est pas anodin: fraîchement diplômé de L’ENSAV la Cambre (BRUXELLES), cet artiste originaire de la région (THEUX) représente une génération de jeunes créateurs engagés dont les préoccupations sont éminemment actuelles. Habité par l’urgence d’être enraciné dans la matière brute, prosaïque, Benoît Jacquemin s’appuie sur sa pratique de photographe pour déployer ensuite dans l’espace des sculptures empreintes des gestes précis du travailleur du bois, du fer, ou du béton.
Les trois oeuvres présentées à l’IKOB ont en commun d’être inspirées d’architectures et de lieux symboliques porteurs d’histoires. Trois « stratagèmes » déployés par l’artiste pour aboutir à des oeuvres plastiques que sont l’échantillon, la maquette, et le dispositif.
La première pièce, MUR, (2019) installée à l’extérieur est un élément de construction que Benoît Jacquemin a récupéré sur le chantier de démolition d’un lieu d’exposition de son village natal. Échantillon prélevé puis érigé au rang de sculpture et de monument devenant objet de mémoire et témoin d’une réalité: la disparition d’un espace d’art. Au delà de cette réalité, c’est un questionnement global sur le monde de la culture qui s’instaure.
Dans un futur proche, ne pourrons-nous plus qu’espérer produire des ruines avant même qu’elle n’aient été des oeuvres ? Absurde et ironique interrogation mais dangereusement littérale quand une sculpture nait des restes du lieu qui aurait dû l’accueillir.
Fabriquer des ruines toujours, avec l’oeuvre VILLE (2019). Après l’échantillon devenu monument, c’est par la maquette que Benoît Jacquemin fait grincer les codes de l’architecture en réalisant celle-ci en béton. Il moule des modules construits sur base d’éléments d’architecture totalitaire (escaliers, colonnes, arches) qu’il assemble dans une organisation anarchique inspirée des assemblages urbains précaires des bidonvilles. L’ensemble est posé sur un caisson lumineux ajoutant à la dramaturgie et présentant cette ville fantasmée comme le théâtre des rapports entre domination, pouvoir, précarité et urgence installés dans notre société contemporaine.
La dernière pièce, CINECITTA, (2018) peut se lire comme un dispositif : un miroir installé contre une des vitres de la façade nous renvoie notre image, nous sollicite et nous implique malgré nous. Sur ce miroir est gravée la phrase «La cinematografia è l’arma più forte » qui fut placardée à Cinecitta lors de l’inauguration par le Duce en 1937. Ici encore Benoît Jacquemin s’appuie sur l’Histoire pour nous rappeler que l’Art est une arme, tant de propagande que de défense de la liberté. Le reflet de la réalité filtré par un langage artistique cache toujours un message, un postulat, une idéologie. L’artiste nous invite ici à ne pas l’oublier et à toujours tenter de le décrypter.
Lola Meotti, curatrice.
Lieu :
IKOB – Musée d’Art Contemporain (Eupen).
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Psycho Stairs
Psycho Stairs
La sculpture s’inspire du début de l’escalier de la maison de Norman Bates dans le film Psycho d’Alfred Hitchcock. L’usage de cet escalier symbolise la dégradation psychique de Norman, son trouble profond du comportement.
Quand il est présent au motel (en bas), Norman est lui-même, il est Norman. L’escalier extérieur du motel le mène à la maison de sa mère qui possède un escalier menant à l’étage (en haut) où Norman, par travestissement, devient sa propre mère. A ce stade de transformation, quand il redescend l’escalier, la ‘’roue’’ est enclenchée, il devient meurtrier. Cette troublante transformation mentale se réalise par ses déplacements physiques incessants via l’usage de l’escalier.
La volonté est de partir, sans s’y arrêter, d’un décor de cinéma dont on peut percevoir l’intérêt formel. En le manufacturant en trois dimensions, nous le transposons dans le réel concret. Est ainsi donnée au spectateur la possibilité de voir et ressentir par une nouvelle lecture la force plastique de la sculpture ici présente. L’objectif est de matérialiser par une sculpture le climax d’une fiction.
L’usage du verre est apparu comme une absolue nécessité. En effet, cette réalisation sculpturale, par la transparence du verre, est à la fois présente et absente. Elle tend à induire chez le spectateur qu’une partie de l’œuvre présente lui échappe mais laisse aussi des traces…à la manière dont des images et souvenirs cinématographiques sont présents dans nos têtes.
Le verre n’est-il pas la fragilité même comme l’état de Norman Bates… ?
Par la réalisation de cette sculpture, le rapport entre la réalité et la fiction est remis en question, tout comme la présence et l’absence, problématique dans un monde où la dématérialisation est omniprésente.
[Interview] Merci - Benoit Jacquemin
https://vimeo.com/417929862
Interview réalisée par Jean Michel Lodez (Mai 2020)
Merci
Merci
En ce temps de crise je veux donner à voir une œuvre de remerciement envers toutes ces personnes qui de près ou de loin luttent contre ce virus et empêchent sa propagation. Je veux juste simplement les remercier.
Je dépose dans le paysage un lettrage. Réalisées à partir de miroirs récupérés, les lettres se révèlent et disparaissent au gré de la lumière, dans un jeu d’allers-retours entre miroirs et spectateur.
La structure renvoie à celle du panneau d’affichage.
La typographie utilisée est une de celles de l’US Army. Par ce choix de lettrage, je veux jouer avec l’idée de camouflage : en même temps les lettres sont là, présentes et en même temps, à certains moments, elles se fondent dans le paysage, comme camouflées.
Ce choix de typographie amène aussi à l’idée de guerre contre l’ennemi invisible qu’est ce virus.
Prototype
Prototype
Le travail manuel, le recyclage, la ré-appropriation, le glissement de signification d’objets ou de symboles, sont au cœur de la pratique de Benoit Jacquemin. Ce prototype de voiture télécommandée, construit par l’artiste à partir d’éléments détournés de leur fonction initiale, a pris vie alors que le garage Citroën Yser se muait en Musée.
Un retournement de l’histoire filmé lors de l’activation de la maquette dans les locaux vides de KANAL-Centre Pompidou Une coque fabriquée en un drapé de fibre de verre, peinte avec la couleur de la Ferrari Testa Rossa, pose à côté de ce prototype téléguidé.
Texte: Hervé Charles
Vidéo filmée depuis la maquette «Prototype».
Activée une première fois dans KANAL-Centre Pompidou vide, pendant la
latence entre garage et musée, la maquette déambule sans but précis
arpentant le garage déserté par ses congénères manufacturés.
Machine à encrer
Machine à encrer
Cette machine en bois est inspirée de machines de guerre du Moyen-Age. Du révélateur argentique est contenu au-dessus de la machine dans un réservoir. Par l’action de l’ouverture des valves, le révélateur vient marquer d’une trace le papier photographique voilé. La sculpture est réalisée en chêne massif, les assemblages sont de type médiéval. Par cette machine, je veux revenir à la matière, à une réalité tangible au coeur d’un monde marqué par la dématérialisation (smartphones, ntic, etc…). Cette démarche vise à retrouver ce qui me paraît être l’essence de la photographie: une surface photosensible qui capte la lumière aux moyens d’un procédé chimique. Cette sculpture a été réalisée avec des matériaux entièrement récupérés sur divers chantiers du bâtiment.
SIGNAL - ESPACE(S) RECIPROQUE(S)
Exposition Collective – Scène Contemporaine Bruxelloise
Signal – Espace(s) réciproque(s) est une exposition dédiée à la scène contemporaine bruxelloise qui réunit 16 artistes belges et internationaux basé·e·s à Bruxelles.
Lieu :
Friche La Belle de Mai (Marseille – France)
La Tour-Panorama, au Panorama
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